Koudefeu

Restauration : combien peut gagner un chef étoilé ?

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04
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2024

Dans le sillage des émissions diffusées à la télévision, le chef cuisinier est devenu une célébrité de premier plan. Entre restaurant, livres de recettes, activités médiatiques et monétisation de son image, certains parviennent à dégager un chiffre d'affaires conséquent.

Le monde de la gastronomie fascine et attire les gourmets comme les passionnés de cuisine. Parmi les figures emblématiques de ce domaine, les chefs étoilés occupent une place à part, auréolés de leur talent et de leur renommée. Mais combien gagne un chef étoilé ?

Dévoiler un salaire précis est délicat, car la rémunération varie en fonction de multiples facteurs :

  • Le nombre d'étoiles Michelin: Plus un chef cumule d'étoiles, plus son salaire grimpe. Un chef triplement étoilé peut ainsi gagner plusieurs fois plus qu'un chef une étoile.
  • La renommée du restaurant: La réputation et le prestige de l'établissement entrent également en jeu. Un chef officiant dans un restaurant gastronomique renommé aura un salaire plus élevé qu'un chef travaillant dans un restaurant moins connu.
  • L'expérience du chef: L'ancienneté et l'expérience du chef dans le métier sont des atouts précieux. Un chef expérimenté et reconnu aura un salaire plus élevé qu'un jeune chef débutant.
  • La localisation du restaurant: La situation géographique du restaurant peut également influencer le salaire du chef. Les chefs travaillant dans des grandes villes ou des zones touristiques ont généralement des salaires plus élevés que ceux exerçant dans des zones moins fréquentées.
  • Le type de cuisine: Le type de cuisine proposée par le restaurant peut également avoir un impact sur le salaire du chef. La cuisine gastronomique, nécessitant des techniques et des produits plus raffinés, est généralement mieux rémunérée que la cuisine traditionnelle.

En moyenne, un chef étoilé en France gagne entre 12 000 et 15 000 euros brut mensuels.

  • Un chef une étoile: Sa rémunération peut se situer entre 7 000 et 12 000 euros brut par mois.
  • Un chef deux étoiles: Le salaire d'un chef deux étoiles Michelin peut se situer entre 10 000 et 15 000 euros brut par mois.
  • Un chef trois étoiles: Un chef triplement étoilé Michelin peut gagner plus de 15 000 euros brut par mois, voire plusieurs dizaines de milliers d'euros pour les chefs les plus renommés.

Des revenus complémentaires

Au-delà du salaire fixe, un chef étoilé peut également percevoir d'autres revenus complémentaires :

  • Les primes sur objectifs: Certains restaurants accordent des primes à leurs chefs en fonction de l'atteinte de certains objectifs, comme l'obtention de nouvelles étoiles Michelin ou une augmentation du chiffre d'affaires.
  • Les partenariats et les collaborations: Les chefs étoilés peuvent également signer des partenariats avec des marques alimentaires, participer à des événements culinaires ou animer des émissions de télévision, ce qui leur permet de générer des revenus supplémentaires.
  • Les droits d'auteur: S'ils publient des livres de cuisine ou participent à des émissions de télévision, les chefs étoilés peuvent également percevoir des droits d'auteur.

Exemples de chefs étoilés et de leurs revenus

  • Philippe Etchebest: En tant que chef deux étoiles Michelin et animateur de l'émission "Cauchemar en Cuisine" sur M6, Philippe Etchebest toucherait un salaire avoisinant les 85 000 euros par saison.
  • Hélène Darroze: Chef deux étoiles Michelin et jurée de "Top Chef" sur M6, Hélène Darroze gagnerait environ 60 000 euros par saison.
  • Michel Sarran: Chef deux étoiles Michelin et également juré de "Top Chef" sur M6, Michel Sarran percevrait un salaire d'environ 50 000 euros par saison.

Reste que pour les cuisiniers «stars», ce sont surtout les activités annexes qui rapportent le plus. Devenir l’un des visages d’une émission de télévision est particulièrement rentable. Le numéro un dans ce domaine, Cyril Lignac, qui multiplie les programmes, toucherait ainsi environ 250.000 euros par an pour cela.

LES LIVRES DE RECETTES, LE BON FILON

Mais les salaires perçus pour leur travail en cuisine ou pour leur participation à un programme télévisuel ne sont pas les seules sources de revenus. Certains sont devenus de véritables marques qui font vendre. De fait, les livres de recettes peuvent devenir des poules aux oeufs d'or en librairie. Chef médiatique numéro un en France, Cyril Lignac aurait ainsi récolté 5,6 millions d’euros en dix ans, avec la publication de 43 livres différents, indique Boursorama.

Le site révèle par ailleurs que des maisons d’édition peuvent dépenser jusqu'à 50.000 euros pour s’attacher les services d’un grand chef, lui reversant ensuite 10 à 15% de prix de vente de chaque livre (les droits d'auteur sont en général de 6% dans l'édition).

DES CHEFS DEVENUS INFLUENCEURS

Cette starification permet aussi aux chefs de développer des partenariats avec des marques, pas forcément liées au monde de la gastronomie. Vêtements, automobile, horlogerie… la liste est longue. Les chefs sont par ailleurs nombreux a avoir investi les réseaux sociaux pour faire fructifier leur image. Ces nouveaux «influenceurs», à l’image d’un Juan Arbelaez qui totalise 364.000 abonnés sur Instagram, multiplient ainsi les publications et les vidéos rémunérées par les marques (dont les tarifs à l’unité peuvent varier de 2.000 à 5.000 euros et les contrats à long terme s’avérer encore plus rémunérateurs).

Enfin, certains chefs deviennent «consultants» auprès d’un autre restaurant ou d’une chaîne, en participant à la création de la carte, à la formation des équipes ou à l’aménagement de la salle, de la cuisine, etc. Les plats confectionnés pour les compagnies aériennes ou ferroviaires entrent également dans ce cas. Toujours selon nos confrères, un grand chef peut négocier de 100.000 à 150.000 euros pour ces collabs.

Paradoxalement, ce n’est donc pas derrière leurs fourneaux que les grands chefs gagnent le plus d’argent.

Il est important de noter que ces informations sont basées sur des données approximatives et que les revenus réels des chefs étoilés peuvent être plus ou moins élevés en fonction de leur situation individuelle.